Week-end de Toussaint en Puisaye
Brigitte Brami et Jacqueline Vaissermann
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1er jour :
La Puisaye est définie dans le Larousse comme « une région bocagère et humide, aux confins du Loiret, de la Nièvre et de l'Yonne ». C'est donc, contre les réticences d'un certain nombre de randonneurs, que nous nous y sommes rendus pour le week-end prolongé de la Toussaint (du 29 octobre au 1er novembre 2005) : nous craignions toutefois les glissades intempestives dans la gadoue et, cerise sur le gâteau, une cohabitation difficile avec les chasseurs, grands amateurs de la région.Bonne surprise : après une reconnaissance des circuits en février-mars sous les intempéries (pluie, neige, boue, froid), nous avons profité d'un temps sec, ensoleillé et même chaud et nous avons entendu seulement quelques coups de fusil au loin. La sérénité totale !
Nous étions 13 participants, hébergés dans un petit hôtel de Bléneau (Yonne) à environ 160 km de Paris. Nous avons, dans la mesure du possible, agrémenté nos parcours (20 ou 15 km environ), conformes aux aptitudes physiques de chacun, de visites et activités plus culturelles.
Le matin, nous marchons dans les environs du lac du Bourdon, près de Saint Fargeau. C'est un lac de retenue avec une jolie plage pour l'été et une base de loisirs (fermée en cette saison) près de laquelle nous pique-niquons face au lac (photo1).
L'après-midi, nous nous rendons à Treigny pour parcourir un des nombreux « sentiers des Potiers » (photo 2). Treigny possède une église de style gothique tardif du 15ème siècle de très grandes proportions pour un aussi petit village : elle est surnommée « la cathédrale de la Puisaye » (photo 3). Pensée émue au passage sur le chemin, herbeux et sympathique à la Toussaint, qui n'a rien à voir avec la gadoue dans laquelle Jacqueline s'était « étalée » en février, parapluie à la main, heureusement sans conséquence. Depuis, on n'oublie pas d'avoir dans son sac à dos des lingettes pour parer à toute éventualité ! Sur le parcours, nous nous arrêtons au très joli château de Ratilly du 13ème siècle (photo 4), dans lequel la famille propriétaire a installé un atelier de poterie de grès et organise des expositions.
Retour au parking où nous reprenons les voitures : c'est là que les étourderies commencent. José a oublié sur le toit de la voiture de Brigitte son appareil photo et son téléphone portable. Poursuivis par Simone qui klaxonne en vain, s'arrête et nous rattrape en courant, très énervée par notre incompréhension, nous récupérons l'appareil photo intact qu'elle a ramassé sur la route et le téléphone resté miraculeusement sur le toit (bon point pour le chauffeur !). José n'en est pas à son coup d'essai : il a déjà perdu (mais pas retrouvé), il y a quelques années, ses lunettes et son appareil photo dans un bois tapissé de feuilles mortes. Ses week-ends de randonnée peuvent lui coûter cher !
Cet épisode étant réglé, sur la route du retour pour Bléneau, nous visitons le château de Saint Fargeau (photo 5) qui a été habité, entre autres, par la Grande Mademoiselle, duchesse de Lauzun et la famille d'Ormesson ( le feuilleton télé « Au plaisir des Dieux » a été tourné à Saint Fargeau) Nous avons une visite guidée par un jeune bénévole, passionné par son sujet, qui nous raconte de nombreuses anecdotes. La visite comporte en particulier le tour des charpentes (impressionnant !). En 1979, le château a été racheté pour 200.000 francs par deux frères qui se sont lancés dans sa restauration, financée en partie par les Monuments Historiques, en partie par des prêts, aussi par les visites, les spectacles, les locations de salles pour des réceptions ; une partie du château a été transformée en dortoirs pour accueillir des colonies de vacances. C'est une réussite !
Le soir, Micheline et Jean étant venus nous rejoindre, nous fêtons l'anniversaire de Denise qui a apporté du Champagne ; la patronne de l'hôtel nous a préparé un délicieux gâteau d'anniversaire. Denise l'invite à trinquer avec nous ainsi que la serveuse.
2ème jour :
Nous laissons les voitures à l'hôtel pour faire un circuit autour de Bléneau, passant par l'étang des Luneaux, un des nombreux petits étangs de la région. Il fait un temps superbe ; nous pique-niquons en commun sur un petit pont qui enjambe la « Rigole » (photo 6), sorte de canal d'alimentation du canal de Briare qui suit à peu près la vallée du Loing. Vers 16 heures, le ciel se couvre un peu.Nous rentrons par le « jardin d'eau » de Bléneau : c'est un très beau jardin public aménagé près du Loing et ses nombreux bras, avec des essences d'arbres magnifiques et variées (photo 7), un étang peuplé de nombreux oiseaux (canards et cygnes en particulier) (photo 8). C'est dans ce parc que nous organisons, avant la tombée de la nuit, une présentation littéraire sur Colette (née à Saint Sauveur en Puisaye) faite par Denise, à partir des notes préparées par Marie-Thérèse, absente ce week-end. Après un résumé de la vie de Colette, trois extraits de ses oeuvres sont lus : « Où sont les enfants ? » tiré de « La maison de Claudine » décrivant son enfance dans la maison de Saint Sauveur (que nous verrons le lendemain) lu par Jacqueline Z ; avec la participation de Denise, puis un passage sur la « Shah » tiré de « La paix chez les bêtes » lu, comme il se doit, par notre amatrice de chats, Lucile, enfin, un extrait sur la cendre utilisée en particulier à la campagne pour laver le linge) tiré de « Prisons et paradis » lu par José, ceci avec, rappelons-le, pour décor, le jardin d'eau et pour bruitage, les canards (photo 9).
3ème jour :
Le matin, nous faisons un circuit autour de Toucy, joli village aux vieilles maisons à colombages, avec une belle église fortifiée, ville natale de Pierre Larousse (le dico) (photo 10).Le chemin monte beaucoup au-dessus de Toucy, environ de 150 m jusqu'au château d'Arthé, niché dans la verdure, qu'on aperçoit à peine. Il fait beau mais, vers midi, les nuages apparaissent et le vent se lève. Après 1h30 de marche, Simone tombe en se prenant le pied dans une racine, se fait si mal à l'épaule et au bras qu'il lui faut s'allonger à deux reprises. Heureusement, José a de l'aspirine qui fait rapidement effet et une demi-heure plus tard, elle retrouve « presque » son rythme habituel. Nous arrivons au rendez-vous du déjeuner vers 12h30 : chacun y va de son conseil en apprenant l'accident de Simone, mais têtue, elle ne veut pas aller aux urgences ; toutefois, elle termine la journée en voiture, ce qui est chez elle un signe de grande fatigue.
Après déjeuner, nous terminons notre descente sur Toucy ; nous reprenons les voitures pour aller à Saint Sauveur où nous faisons, tous ensemble, le petit « circuit Colette » de 6 km, qui passe par la très intéressante petite église de Moutiers en Puisaye avec son joli porche (photo 11) et surtout des fresques anciennes (10ème-12ème siècles) récemment mises à jour. Nous avons un peu de pluie sur le trajet en voiture Toucy-Saint Sauveur et sur le circuit Colette.
Au retour à Saint Sauveur, nous visitons le musée Colette. Déception, car nous pensions y voir le film dont on nous avait vanté les mérites, mais la programmation est automatique et le technicien qui en est chargé n'est pas venu depuis le passage à l'heure d'hiver : la dernière séance s'est ainsi trouvée avancée d'une heure !
4ème jour :
Notre dernière randonnée se déroule près des sept écluses de Rogny construites sous Henri IV sur l'ancien canal de Briare (photo 12). Nous partons de Bléneau vers 9 heures ; petit contre-temps au départ de la randonnée à Rogny :Françoise, qui devait nous y rejoindre, s'est trompée de lieu de rendez-vous et est partie à Bonny sur Loire ; heureusement, on arrive à la joindre sur son portable et à la remettre sur le bon chemin ; nous commençons donc la randonnée avec presque une heure de retard, mais ce n'est pas grave, il fait beau et la marche sur un tapis de feuilles mortes est très agréable, le circuit ne fait que 10 km et, après un dernier pique-nique en commun au soleil, suivi d'un café que nous offre Françoise pour se faire pardonner, nous reprenons (sauf Françoise qui reste quelques jours de plus dans la région) la route pour Paris. José prend le volant de la voiture de Simone, incapable de conduire (en fait, elle s'est fracturée l'épaule !). Heureusement qu'il y avait un chauffeur disponible !En résumé, nous avons passé un week-end superbe, aux activités variées et dans la bonne humeur. Rendez-vous pour le prochain grand week-end de l'Ascension en Côte d'Armor.