Tempête de beau temps sur l' Islande
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Le ciel est gris foncé, la mer à peine plus claire, c'est notre premier jour de raid en Islande, tout au Nord dans la péninsule des Trolls. Le vent s'invite à la fête pour notre premier sommet et les peaux claquent au vent au risque de s'envoler. Trois semaines prévues pour ce tour qui ne nécessiterait que seulement 12 jours par beau temps. Dès le troisième jour, nous paressons sous la tente écoutant la pluie qui nous réveille. Malgré les belles éclaircies et des coins de ciel bleu, derrière le col que nous devons passer tout reste gris foncé. Effet de fœhn par vent de Sud en Islande, alors que nous attendions du vent de Nord !
Nous repartons le lendemain, le temps est meilleur et devient franchement beau les jours suivants. Le 1er Avril, notre routeuse météo envoie un SMS depuis Antony : Phénomène météorologique inattendu du au réchauffement climatique, l'anticyclone des Açores s'est déplacé définitivement sur l'Islande. En moins de deux semaines, notre tour est bouclé, nous rejoignons Akureyri skis aux pieds et pulkas aux fesses. Que faire de notre dernière semaine ? Cap au Sud Est vers la plus grande calotte glaciaire d'Islande. En deux jours de bus, nous voici au pied du VatnaJokull. Une petite perturbation nous laisse une journée pour faire les touristes à Svartifoss, célèbre cascade dévalant un mur d'orgues basaltiques mais le retour d'une très belle journée nous remet sur les skis pour monter au Hvannadalshnukur, le point culminant de l’île à 2110m au dessus de la mer. Seul bémol, si la voie d'accès démarre de la route N1 au niveau de la mer, nous devons d'abord marcher 6 kilomètres sur cette route depuis notre gîte confortable avant d'attaquer la montée. Motivés, au lever du jour à 5h nous démarrons cette longue journée qui se terminera vers 19h. 6h30, les baskets rejoignent les sacs, et les chaussures de skis sont enfilées. Rapidement nous chaussons les crampons ou les skis pour les premières pentes un peu raides encore à l'ombre, puis vers 7h30 tous à skis nous montons au soleil droit dans la pente, sans un virage jusqu'à 1800m pour rejoindre un vaste plateau, en fait le centre d'un cratère du volcan de quelques kilomètres de diamètre. Le sommet est l'un des pitons qui le bordent, c'est raide et c'est en partie crampons aux pieds que nous terminons notre ascension. Le grand beau temps du matin s'est laissé perturbé par quelques nuages et nappes de brouillard et le paysage apparaît et disparaît au gré des courants d'air. La calotte enrobée de volutes de nuages fait sa timide et très pudiquement se dévoile par morceaux. A nous de les recomposer. Tout en bas, la mer joue avec le soleil et se pare de reflets dorés, tout comme la grande plaine alluviale au pied des glaciers. Zébrée de cours d'eau qui brillent eux aussi, elle étale par touche ses teintes variées, le gris du sable, les jaunes de l'herbe enfin libérée de la neige et les verts des mousses. Mais il est temps de rentrer. 2000m de descente en neige de printemps face au soleil et à la mer. Chacun travaille sa plus belle godille pour inscrire sa trace temporaire sur cette montagne. Retour sur les chemins et les prés longeant la route d'où les oies bernaches décolleront pour nous effectuer un ballet aérien de clôture de cette belle journée et de notre séjour.{jcomments on} |
Par :
Michèle CHEVALIER
- le mardi 15 avril 2014 -
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Blog des Gumistes