Martinswand et munstiflette
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Week-end grimpe en conditions extrêmes pour ce week-end du 8 mai. Ni le Spitzberg, ni la Patagonie, non : les Vosges, montagnes peut-être bien vieilles, aux reliefs érodés sans doute, mais rudement austères. Certains ont tranché dès le premier jour : même pas austères, hostiles! Faut dire que l'arrivée à la Martinswand ne manque pas d'ambiance. Un grand plateau où les nappes de brouillard fantômatisent toute présence. Des restes de névés figés dans leur froideur latente. Un vent continu propre à transir les os des plus ardents grimpeurs. C'est bien simple: le topo précise que le col de la Schlucht, corridor de passage pour l'air froid circulant entre l'Alsace et la Lorraine, bénéficie de par sa situation géographique privilégiée d'un remarquable microclimat, avec une courbe de température en juillet similaire à celle de Reykjavik... Et pourtant, entre deux averses de type douche écossaise, on a pu profiter de la belle falaise de granit, constituée de plusieurs blocs-immeubles de 20 à 80 mètres de haut, séparés par de raides couloirs herbeux, qui offrent une grande variété d'orientation des voies. Le tout séchant assez rapidement après la pluie (c'est heureux...), grâce aux vents violents mentionnés plus haut. L'accès se fait par en-haut, depuis le plateau, et n'est déjà pas sans nécessiter un certain pied alpin. Le rocher ressemble beaucoup à celui de Vieux-Château, en Bourgogne. Il est fracturé en angles droits et prises rectilignes, avec des fissures bien lisses et des adhérences difficiles à maîtriser mais bien meilleures qu'elles n'y paraissent à première vue. La plupart des voies que nous avons faites sont superbes: esthétiques, continues, subtilement équilibrées entre force et technique. Beaucoup de jeux d'appuis et d'opposition avec des mains verticales à prendre de côté. De la Mulhousienne à la Strasbourgeoise, de l'Allemande à l'Aérienne, on ne savait vraiment choisir la plus belle. A noter le topo d'un genre encore inédit: chaque voie est assortie d'un commentaire qui consiste presque uniquement à faire des jeux de mots sur son nom (genre 'l'Allemande: Ja wohl le coup, 'l'Onyx: ne vous laissera pas de marbre', etc). Pas très informatif, mais ça réchauffe l'ambiance. A noter aussi le délicieux munster fermier fabriqué et vendu à l'auberge juste en face du refuge FFCAM où certains ont logé. Quelques photos supplémentaires là. {jcomments on} |
Par :
François GIUDICELLI
- le jeudi 15 mai 2014 -
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Commentaires (1)
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comment on fait pour voir les autres photos
Par :
Monique HENNEQUIN
- le jeudi 22 mai 2014
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