Ah, Névache. On jure qu'on n'y reviendra plus et on y revient encore; prendre du vent, du froid et du ski de fond dans le blizard. Mes premiers pas de Gumiste à peau de phoque c'était à Névache, avec Michèle et Antoine, par grande tempête au Col de Buffère il y a quelques années. Alors c'est toujours un peu émue que je reviens fouler la neige de mes débuts, priant pour qu'il y ait une pause déjeuner et pour que mes ampoules ne dépassent pas 5cm après 5 bornes de plat.   

Périne, Eric, Jean-Louis, Denis, Guillaume B et moi sommes donc montés samedi au Ricou avec le groupe de Stéphane et avons ensuite pris la direction du Pic du lac blanc, pleins d'optimisme et de fourmis dans les jambes. Froid glacial et vent très fort , nous sommes vite transis. Le gros des troupes fait demi tour vers 2500m d’altitude.

Le chien du Gite de Névache nous a suivis pendant toute la montée!

Avec Guillaume B, Denis et Stefano nous continuons jusqu’au Col du Grand Cros histoire d'être sûrs qu'il fait vraiment froid Nous n’avons rien vu du tout et sommes redescendus presque à la nuit avec peu de visi (merci Guillaume pour la navigation Oruxmap + boussole…). La neige était probablement bonne mais bizarrement je n'en ai aucun souvenir. Je soupconne Guillaume d'avoir absolument voulu tester sa magnifique nouvelle lampe frontale avec batterie intégrée, mais nous sommes descendus trop vite, nous pouvions encore deviner le bout de nos skis dans la pénombre.   

Soirée agréable dans la cabane d'hiver du refuge du Ricou, la température monte à 9 degrés! Sur ce, festin de soupe  de fromage et de semoule pas très cuite. Sauf pour Eric et moi qui sur les conseils de Périne faisons cuire la notre sur le gaz avec du fromage et du jambon - le groupe de Stéphane en bave encore! Le chien du gîte est toujours là mais refuse d'ingurgiter une casserole de semoule dure mélangée à du thé froid préparée avec amour par Stéphane.

A la suite du Grand Débat "Ce chien est-il un chien de montagne et si oui un chien de montagne peut-il dormir dehors par -20 degrés et si ça n'en est pas un va t-il mourir?" nous décidons de le laisser dormir à l'intérieur (la primaire de la gauche à côté fait pâle figure).   

Dimanche nous  repartons tous à l’assaut du Pic du lac Blanc, et on y voyait quelque chose! Très froid (-15) mais grand soleil et peu de vent. Nous montons au sommet par la crête - vue magnifique -  et redescendons dans une très bonne neige jusqu’à la Clarée. (800m de D+). Belles traces dans la poudreuse légère, nous nous en donnons à coeur joie jusque dans la forêt.  Eric, Périne et Jean-Louis préfèrent rentrer et prennent la piste jusqu’à Névache où ils dégustent parait-il une bière au soleil.   

Guillaume, Denis et moi repartons à 13h30 pour traverser par le col du Chardonnet et prendre le bus au Pont de l’Alp. Superbes paysages, aucune trace, nous croisons un bouquetin aux grands bois. Nous avons par contre un peu sous estimé la distance et il faut tracer. Nous mettons 3 heures à atteindre le Col du Chardonnet auquel nous arrivons vers 16h45. Le temps s’est bâché, il caille vraiment et le vent s’est levé. Moment de solitude car nous ne trouvons pas tout de suite l’endroit pour descendre, le soleil se couche derrière l’aiguillette du Lauzet et il fait glacial. Finalement cela passe entre les cailloux. Nous traversons vers l’Aiguillette du Lauzet et descendons dans la combe. La nuit tombe et il fait vraiment vraiment froid. Les chalets de l’Alpe du Lauzet en vue nous descendons plus tranquilles et je rêve d'un thé ou d'une bière à l'auberge du Pont de l'Alp en attendant le car. On finit à pied sur le chemin vers le pont de l’Alpe, Denis le Vaillant en profite pour tomber dans un dernier trou et nous voilà arrivés à la route vers 18h. Nous patientons une demi heure "au chaud" sous l'auvent de l'auberge fermée.    C'était frais, c'était venté, mais c'était beau!