Névache: un rêve de jeunes
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Article longtemps porté disparu, il a finalement pu être exhumé du dépotoir numérique qui me tient lieu de desktop. Avec un peu de retard donc, un article à lire dans la continuité des 4 articles ‘Rêves de…’ du blog des gumistes. De quoi patienter avant le début de la saison ski de rando 2019-2020 ! Un car-couchettes détourné pour cause de nivologie/météorologie, un BRA qui annonce un risque 4 le jeudi soir, avec du vent, de la neige et de la pluie pour le vendredi, un enneigement faible qui ne commence qu’à 2000 m en face sud… Bref, un car-couchettes qui s’annonce plutôt catastrophique. Et pourtant ! La météo sera finalement clémente avec nous : il a plu le vendredi, il a plu et neigé le dimanche soir, mais entre-temps nous avons eu le droit à un magnifique soleil et au lot de coups de soleil qui vont avec. On se serait cru mi-mai : des températures de 15°C à 1600 m, une neige recuite au soleil et un BRA dont le risque fondait aussi vite que la neige au soleil. Et surtout, nous avions un groupe de jeunes gumistes sur-enthousiastes, emmené par un Julien L. inspiré pour le programme, surtout au vu du BRA redouté. Samedi matin, on part de Névache pour aller voir du côté de la Gardiole, en repassant par la Porte de Cristol (quelle vue sur la vallée de Briançon et les Écrins !) pour une descente d’anthologie (surtout la fin dans les sapins avec des alternances de trafolée/d’humide) jusqu’au fond de la Clarée. On finit l’après-midi en remontant au refuge du Ricou, où le groupe d’Olivier et Charlotte nous attend en lézardant au soleil. En face d’eux, les Cerces toutes de pourpre vêtu : quel pied ! On commence notre sympathique soirée dans le refuge d’hiver du Ricou, en rallumant trois fois le feu (merci à nos experts de l’allumage du poêle !). Les choses s’accélèrent ensuite : on fait chauffer les soupes lyophilisées pour 16 personnes que Julien a achetées. Après que chacun ait avalé ses 2 litres de soupe (il fallait bien que l’on se réhydrate non ?), on enchaîne avec une semoule qui restera d’anthologie (comme toutes les semoules absorbées quand on meurt de faim après une journée à courir à ski derrière son encadrant) pour finir sur des crêpes accompagnées de leur pot de miel de 500 g (mais qui a eu l’idée de se trimballer 500 g de miel sur le dos pendant un week-end ?). On encaisse stoïquement les remarques ironiques de l’autre groupe de gumistes dans le refuge : ils sont sûrement jaloux (de notre repas et/ou de notre âge ?). Réveil relativement tardif (pour des gumistes) le lendemain matin, mais Julien espère que l’on pourra ainsi arriver au Pic du Lac Blanc au moment où la neige aura transformée. 2h30 de montée et 10 compeeds plus tard, on finit la large arête qui arrive au sommet du Pic du Lac Blanc : on embrasse d’un regard la Maurienne, le Thabor, la vallée Étroite, le Queyras et le Viso, Briançon, les Écrins tranquillement dominé par le Dôme et la Meije et enfin les Aiguilles d’Arves pour finir le 360°. Chacun cherche les sommets, s’enthousiasme… Camille file une ration de bonbons HARIBO à tout le monde avant de croquer quelques tomates cerises, Martin fait le tour du propriétaire en commentant la vidéo qu’il filme ; on s’élance dans la descente. On est mi-mars, à 3000 m, mais on se croirait fin avril. Quel plaisir de descendre au milieu des montagnes, seulement contraint par la gravité et la nivologie ! Tandis que certains commencent leur pique-nique, d’autres remontent quelques centaines de mètres pour prolonger le plaisir de la descente. Tout le monde repart ensuite en suivant Julien qui slalome tant bien que mal entre plaques de neige et caillasse. Quelques portages plus tard, on finit par retomber sur le vallon de la Cula, dans lequel on décide de remonter en attendant le car-couchettes de 17h (et oui, seulement 1000 m de dénivelé au compteur pour le moment !). Avec un petit vent frais, la dernière montée n’est pas si désagréable que ça. En tout cas, ça fond toujours plus autour de nous. La redescente dans la vallée de la Clarée se déroule sans encombre (mais pas sans slalom, bravo à Julien !) à part Marc qui sautant une bosse atterrit dans la bruyère caillassée (quelle idée de sauter quand on ne sait pas ce qu’il y a derrière !). On lui recommande le port du casque pour la prochaine fois. Une fois dans la plate vallée de la Clarée, on patine doucement dans la neige transformée. Ca ne glisse pas très bien, on doit à jouer à saute-mouton entre les plaques de neige et certains s'entraînent à skier sur un ski les microbandes de neige qui relient les îles de neige. A quelques centaines de mètres de Névache, on s’avoue vaincu et on met les skis sur le dos, en devisant gaiement sur notre chouette week-end bronzage. Difficile de croire qu’il faudra reprendre le boulot demain matin… Merci à Julien Logeais pour le chouette encadrement du week-end !!! On espère ne pas l’avoir trop saoulé… |
Par :
Marc BESSE
- le lundi 19 août 2019 -
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