Embarquer des cartes
Nous quittons maintenant l'usage élémentaire et nous préoccupons de mettre dans le GPS le fond de carte topographique dont nous disposerons ainsi en permanence au cours de la randonnée, ce qui est possible avec les GPS récents et les smartphones.
Attention il parait indispensable de garder une carte papier au moins au fond du sac, par sécurité bien sûr (la carte papier ne tombe jamais en panne...) mais aussi parce qu'elle peut être nettement plus pratique qu'un petit écran pour avoir une vue d'ensemble.
Il existe deux types de cartes numériques :
- les cartes vectorielles : tout le contenu est constitué d'"objets" numériques et la carte est composée par le logiciel (ex. Google maps)
- les cartes matricielles ou "raster" ou "scan" : constituées de petites "dalles" qui sont la copie conforme des cartes papiers ou des images satellites (ex. : Géoportail IGN)
Les cartes vectorielles peuvent convenir tant qu'on reste sur les sentiers (rando tranquille, VTT) mais sont totalement insuffisantes pour un usage montagne, pour lequel la carte raster est impérative.
GPS Garmin :
La cartographie vectorielle propriétaire (et payante) s'appelle Topo GPS (vendues pour la France entière ou par quart de France, de nombreux pays sont également disponibles).
Une alternative gratuite de plus en plus crédible est la cartographie collaborative OpenStreetMap (voir http://wiki.openstreetmap.org/wiki/FR:OSM_Map_On_Garmin/Download). Néanmoins il faudra s'assurer de la qualité de la carte pour la zone qui nous intéresse, la densité des informations topographiques étant extrêmement variable d'une région à l'autre.
Les Garmin récents acceptent également des cartes raster : Birdeyes pour la version payante (cartes IGN + l'équivalent dans beaucoup de pays), Custom Maps pour des cartes « à faire soi-même » (cf. ci-dessous)
A coté de Garmin, la marque Compegps propose également des GPS avec offre de cartographie raster pour différents pays, dont l'IGN Top 25.
Smartphones :
Le développement rapide des smartphones rend de plus en plus crédible leur utilisation comme GPS en montagne. Les points forts du smartphone sont la taille de son écran, sa puissance de calcul et son système ouvert qui permet d'offrir de nombreux logiciels de navigation. Le gros handicap par rapport aux GPS dédiés est d'abord l'autonomie limitée. Néanmoins avec une batterie interne ou externe de grosse capacité et un bon réglage de la configuration, il est possible de l'utiliser en continu une à deux journées (nettement plus longtemps si on en fait un usage occasionnel). Les autres points faibles sont la nécessité de le protéger contre les chocs et la neige, la lisibilité de l'écran au soleil, la manipulation avec les gants et pour certains smartphones, une puce GPS moins performante.
L'offre cartographique pour les smartphones est de plus en plus large et évolue très vite. On peut écarter d'emblée les solutions purement « online » qui nécessitent une connexion permanente ce qui est incompatible avec un usage montagne.
Une série de logiciels proposent principalement la consultation de cartes (IGN essentiellement), la plupart avec un système d'abonnement (15 à 30 euros/an). L'usage est facile (on charge les dalles à la maison via le wifi en travaillant directement sur le smartphone) mais les fonctions de navigation sont très limitées. Le précuseur a été « Iphigénie » (http://iphigénie.com/) sur Iphone et maintenant sur Android. Depuis, d'autres solutions alternatives ont vu le jour comme Sitytrail http://www.sitytrail.com/, Mytrails...
L'IGN propose depuis peu une application Android mais la gestion du cache est à ce jour trop limitée et aléatoire pour un usage complet.Notons également l'application Swisstopo pour mobiles (achat de dalles nécessaire)
D'autres applications sont de véritables logiciels de navigation, certains sont payants avec une cartographie propriétaire (Compegps) d'autres sont gratuits et acceptent toutes sortes de cartes online et offline : le plus connu est Oruxmap ( http://www.oruxmaps.com). Avec Oruxmap, il est possible de se créer des cartes offline directement sur le smartphone, sur base d'OpenStreetMap ou d'images satellites Google par exemple.
Mais l'intérêt principal pour la montagne est de pouvoir se créer des cartes raster à partir des cartes IGN, Swisstopo ou toute autre source numérique ou papier, cartes qui seront utilisables sur le smartphone. Le tout associé à de nombreuses fonctions de navigation (gestion des traces et des parcours, mesures de cap et distance,...) en fait un bon outil sur le terrain.
Si ces solutions sont gratuites, il faut en contrepartie y consacrer un peu de temps et être un minimum à l'aise avec les outils informatiques...
Fabriquer ses propres cartes à embarquer avec OruxMaps
Pour la France :
Après avoir développé une solution personnelle, j'utilise depuis peu le freeware multi-plateforme Mobac (http://mobac.sourceforge.net) auquel il faut ajouter un fichier de paramètres pour le rendre compatible avec le géoportail de IGN( voir http://sourceforge.net/apps/phpbb/mobac/viewtopic.php?f=2&t=127)
En gros, le logiciel télécharge toutes les dalles IGN de la zone sélectionnée, les stocke dans un cache sur le PC et les ré-assemble pour faire un fichier image géoréférencé compatible avec Oruxmap ( ou d'autres applications, notamment les custom maps de Garmin )
Pour la Suisse :
Mobac n'est plus compatible à ma connaissance avec le géoportail suisse. En effet ces produits gratuits concurrencent la solution commerciale proposée par Swisstopo, d'où guéguerre technique sur le sujet. Il est probable que l'IGN cherchera également un jour à bloquer le téléchargement automatique... (donc ne pas faire de pub pour Mobac !!)
A moins de monter des bidouillage de haut vol, il n'y a pas d'autres solutions que de passer par les copies d'écran du géoportail suisse qu'on réassemble avec un logiciel de dessin.
Ou au pire scan de cartes papiers mais à moins d'avoir des scanner grand format, il difficile d'avoir un résultat correct.
La seule solution pour avoir les itinéraires de ski de rando sur la carte suisse est de scanner les cartes papiers au 1/50.000 du CAS ou de faire des copies d'écran de SwissmapOnline. Une fois qu'on a une belle et grande image de la zone souhaitée, on la géoréférence et on la convertit au format Oruxmap. Pour cela on peut utiliser Mapc2mapc (shareware 12 €) ou Okmap